Tarfaya's Blog

May 30, 2014

Agence France Presse

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 1:39 am

Maroc: à Tarfaya, un musée est consacré à “St-Ex l’écrivain” et son Petit Prince

Publié le 22-05-2013 à 12h30 sur le Nouvel Observateur

TARFAYA (Maroc) (AFP) – Avec un peu d’imagination, on pourrait anticiper au loin l’apparition d’un Bréguet 14, bataillant contre les vents. L’imagination, c’est en partie ici, à Tarfaya, que Saint-Exupéry, l’auteur du Petit Prince, la trouva. Dans ce bout du monde, un musée lui est consacré.

“Antoine de Saint-Exupéry l’écrivain est un peu né ici, à Tarfaya, où il a passé deux années en tant que chef d’escale de l’Aéropostale. C’est là qu’il a commencé à écrire des romans, sous les étoiles”, clame Sadat Shaibata Mrabihrabou, ouvrant les portes du modeste musée, dans le Grand sud marocain.

“Nous sommes le berceau d’un écrivain mondialement connu”, ajoute-t-il.

Car qui dit “Saint-Exupéry” pense forcément au “Petit Prince”, conte humaniste paru en avril 1943 à New York, et livre le plus traduit au monde après la Bible (1.300 éditions, 145 millions de copies vendues).

Le narrateur est un aviateur qui, à la suite d’une panne de moteur, doit se poser en catastrophe dans le désert du Sahara.

Très exactement 70 ans après la publication de l’ouvrage, et même si des projets immobiliers commencent enfin à sortir des sables de la bourgade endormie, Tarfaya –ex “Cap Juby”– ne semble guère avoir changé.

Côté face, le fort construit par les Anglais il y a plus d’un siècle et l’océan. Côté pile, le désert. L’ancienne piste d’aviation est à cinq kilomètres.

Aux premières heures de l’Aéropostale, durant l’entre-deux-Guerres, les avions partis de Toulouse (France) poussent coûte que coûte toujours plus au sud l’acheminement du courrier. Mais l’autonomie de ces biplans de la Première guerre ne dépasse pas les 700 kms, et il faut établir en 1927 une nouvelle escale après Agadir. Ce sera Cap Juby, alors sous domination espagnole.

Embauché par l’industriel Latécoère, “Saint-Ex” y pose ses valises comme chef d’escale, gère les va-et-vient des Bréguet 14 et négocie avec les tribus locales la libération de pilotes tombés dans le désert et faits prisonniers.

Durant ces 18 mois de vie quasi-monacale, il écrit son premier roman, “Courrier sud”, “dont le titre a été suggéré par un autre grand homme, Jean Mermoz”, intrépide aviateur, affirme Sadat Shaibata Mrabihrabou.

Il y trouve donc également le décor du “Petit Prince”, qu’il écrira toutefois plus d’une décennie plus tard.

“Des nuits en dissidence”

En 2004, avec l’aide de l’association “mémoire de l’Aéropostale”, le musée de Tarfaya voit le jour, pour raconter cette histoire.

“Ce patrimoine constituait une culture orale qui risquait de disparaître avec le temps: le dernier mécanicien-gardien de Saint-Exupéry est mort il y a deux ans”, explique à l’AFP Sadat Shaibata Mrabihrabou.

“C’est chez cet homme que j’ai entendu pour la première fois le nom de +Saint-Ex+, j’avais 5-6 ans”, enchaîne-t-il.

Sur les murs du musée défile la vie de l’aviateur, de sa naissance à Lyon (1900) à sa mort “pour la France” en 1944, lors d’un vol de reconnaissance en mer Méditerranée, préalablement au Débarquement de Provence.

“J’ai beaucoup aimé le Sahara. J’ai passé des nuits en dissidence. Je me suis réveillé dans cette étendue blonde où le vent a marqué sa houle comme sur la mer”, peut-on lire sur un des panneaux.

Dans un coin, un original du Petit Prince griffonné par son auteur.

“C’est certainement la ville qui bat encore le plus au rythme de l’Aéropostale. Elle a gardé le caractère, le cachet de l’époque”, signale le responsable du musée.

Chaque saison, la vie de cette cité de 10.000 âmes est ainsi marquée par le passage du Rallye aérien de l’Aéropostale Toulouse/Saint-Louis (Sénégal).

L’an dernier, Tarfaya a en outre organisé son premier “Festival du prince du désert”, avec des activités de sensibilisation à la protection de l’environnement, et en présence du président de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse, François d’Agay, filleul de l’aviateur.

Lors du festival, sa fondatrice avait relevé cette citation du Petit Prince: “+ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part+”. Ainsi la mémoire de Saint-Exupéry, trésor que cache cette bourgade, pourrait-elle contribuer à la sortir de sa torpeur.

 

 

May 8, 2010

Parc éolien de Tarfaya, bientôt le dernier round

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 9:53 pm

Les plis financiers ouverts dans deux semaines

 L’heureux adjudicataire du projet du parc éolien de l’ONE à Tarfaya n’est pas encore connu. Les deux groupements toujours en lice, «Nareva-la Compagnie du vent» et «GDF-Suez», n’ont pas encore été départagés. Les plis commerciaux font actuellement l’objet de minutieuses négociations. «On y est presque. Mais 35 points sont encore en discussion», d’après Ali Fassi-Fihri, dg de l’Office national de l’électricité (ONE). Pour l’heure, il s’agit de mettre sur un pied d’égalité les deux candidats avant la comparaison ultime du pli financier. Avec l’assistance d’HSBC Consulting, chaque aspect commercial est ainsi scrupuleusement étudié et questionné par le comité de sélection. Les deux candidats jouent le jeu et répondent aux questions que le comité leur transmet. «Jusqu’à la veille de la signature du contrat, nous sommes dans un processus de négociation», confirme M. Fassi-Firhi. Ce dernier espère que les plis financiers seront ouverts dans le meilleur des cas, dans les 15 jours qui viennent. Le soumissionnaire devrait être connu, si tout va bien, avant l’été. Reste que l’agenda prévoit la mise en service du parc de 300 MW à la fin 2012. Il n’est pas écarté qu’elle soit retardée, le temps que le choix soit judicieusement fait. Ce qui n’est pas rare dans le cas du projet Build-Operate-Transfer (BOT) comme le futur parc éolien de Tarfaya où un concédant public (ONE) donne à un opérateur privé le droit de réaliser une infrastructure, de la financer, de l’exploiter à ses risques et périls avant de la rendre au concédant.

  

December 22, 2009

Se aprueban las obras del puerto de Tarfaya … www.marruecosdigital.net

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 6:08 pm

El gobierno de Marruecos acaba de aprobar las obras del puerto de Tarfaya, al sur del país, como uno de los “proyectos prioritarios” del país. De este modo se sigue con los acuerdos que establecieron hace más de año y medio el ejecutivo marroquí y el canario, para impulsar las conexiones marítimas entre ambos territorios.

(11/11/09).- Con la aprobación del gobierno marroquí, las obras del puerto de Tarfaya podrán seguir adelante, tras el parón que sufrieron debido al naufragio del barco de la compañía Armas en marzo de 2008, el barco que cubría semanalmente este trayecto.

Según ha indicado el Gobierno canario mediante un comunicado, el restablecimiento y mejora del transporte a través del desarrollo de unas infraestructuras portuarias adecuadas “resulta clave para poder seguir avanzando en las relaciones de tipo económico, social y político que las Islas mantienen con Marruecos, uno de los principales socios de Canarias en el exterior”.

Por su parte, el vicepresidente del Gobierno canario, José Manuel Soria, ha calificado de “muy buena noticia” que el Gobierno de Marruecos haya incorporado a su presupuesto la reforma del Puerto de Tarfaya, puesto que es un puerto “fundamental” para la conexión de Canarias “no sólo con Marruecos, sino con todo el Magreb y África Occidental”.

Aunque en marzo de 2008 se paralizaron las obras en Tarfaya debido al naufragio del barco de Armas, Canarias aprobó dos meses después un “Informe de Actuaciones” en el que reafirmaba su compromiso de “continuar impulsando la puesta en marcha de iniciativas que contribuyeran a reforzar las comunicaciones del Archipiélago con el exterior, en especial la línea marítima autorizada por el Gobierno central entre el Puerto del Rosario y Tarfaya”.

En diciembre de 2008, el presidente canario, Paulino Rivero, realizó una visita oficial a Marruecos y mantuvo una entrevista con el primer ministro marroquí, Abbas El Fassi, con quien acordó incluir la ampliación de Tarfaya en el orden del día de la IX Reunión de Alto Nivel (RAN) Hispano-Marroquí celebrada unas semanas después en Madrid con el presidente del gobierno español, José Luís Rodríguez Zapatero, y con la presencia de las autoridades autonómicas de Andalucía y de las Islas Canarias.

En la declaración final de la RAN se reconoció la importancia que tenía para ambos países el desarrollo del puerto de Tarfaya en Marruecos.
Tras todas estas acciones, los gobiernos de España y Marruecos acordaron incluir las líneas de transportes marítimo y aéreo entre las islas Canarias y Marruecos dentro del Plan de Cooperación de cada país.

December 21, 2009

CAP JUBY UND DIE WÜSTE Notlandungen an der Tagesordnung

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 7:34 pm

Montag 25.12.2006 [17.38 Uhr]MEZ Ihnen wurde ein Artikel aus der ZDF-Redaktion von sadat@yours.com geschickt.

1927 wird Antoine de Saint-Exupéry von der Postfluglinie Latécoère nach Cap
Juby im Süden Marokkos versetzt. Er soll dort als Flugplatzchef einer
abgelegenen Sandpiste für einen geregelten und vor allem sicheren
Flugbetrieb sorgen. Cap Juby, das war 1927 nichts weiter als ein spanisches
Fort, ein Militärgefängnis in der spanisch besetzten Sahara. Außerhalb der
Mauern war Feindesland. Selbst die Soldaten trauten sich nicht heraus, sie
hatten Angst, aufständischen Mauren zum Opfer zu fallen.

Friedensstifter Saint-Exupéry
Angst hatten auch die Postflieger. Immer wieder setzten die Motoren ihrer
Flugzeuge, der Breguets XIV, aus. Notlandungen waren tatsächlich an der
Tagesordnung. Die Gefahr ging dabei weniger von der erzwungenen Landung aus
als von den Nomaden. Häufig wurden Piloten gefangen genommen und
verschleppt. Das Lösegeld, das für sie verlangt wurde, war hoch, und nicht
alle überlebten die Gefangenschaft. Saint-Exupéry wurde als Diplomat
gesandt. Er sollte Frieden stiften.

Cap Juby – das war für Antoine de Saint-Exupery vor allem Einsamkeit. In
der Wüste fand er zu sich selbst, entwickelte die Gedanken und die Sprache
für ein Werk, das ihn unsterblich machen sollte. Er hat nur etwas über ein
Jahr in der Wüste gelebt, doch die Zeit, die er dort verbracht hat, hat ihn
nie wieder losgelassen. Die Wüste – das waren die Abenteuer, die er dort
erlebte, die Extremsituationen, in denen er nur knapp mit dem Leben
davonkam. Das war die Stille, die Sprache in ihm weckte. Das war
Verlassensein, das ihn zur Meditation zwang. Die Faszination der Wüste war
für ihn, das zu entdecken, was in ihm reifte.

Das Nachrichtenangebot des ZDF finden Sie unter

http://www.zdf.de

December 14, 2009

Nautica: Destination Tarfaya

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 5:45 pm

Dans cette nouvelle édition, Choukry Alaoui nous invite à Agadir pour revivre les temps forts de la 4ème étape du championnat du Maroc de Jet-Ski. Il nous brosse également les portraits de deux jeunes surfeurs: Amine Chraïbi à Oualidia et Hamza Benjamaâ à Tarfaya, la perle méconnue du sud marocain, où l’équipe de “Nautica” a été tentée par une partie de pêche. Samedi 26 juillet à 19h35.
Il y a quelques années, seuls les surfeurs étrangers et une poignée de “privilégiés” locaux profitent des vagues marocaines. Désormais, le nombre de jeunes qui se jettent à l’eau, pour profiter de nos 3000 kilomètres de côtes atlantiques, ne cesse d’augmenter. Le surf est-il en passe de devenir un sport national?

En tout cas, il est devenu un véritable style de vie et une pratique sportive adoptée par des jeunes, et même des enfants, de différentes classes sociales. En témoignent les deux portraits proposés dans ce numéro de “Nautica”: Amine Chraïbi, un prodige de 9 ans, et Hamza Benjamaâ, un jeune talent de 16 ans, membre de “Surfaya”, premier club de surf dans nos provinces du Sud, fondé en juin 2005.

L’équipe de “Nautica” n’a pas résisté au charme de Tarfaya, petite ville chargée d’histoire et rendue mythique par l’Aéropostale de Saint Exupéry, et ses belles plages, où on découvrira une autre passion, celle de la pêche en surfcasting.

La Jet Cup d’Agadir
La quatrième étape du championnat national de Jet-Ski s’est déroulée les 12 et 13 juillet, sur la plage de la capitale du Souss.
Durant cette étape, les pilotes étaient nombreux à se disputer le titre tant convoité de Champion du Maroc 2008, et la compétition féroce a attiré un public friand de sensations fortes.

La “Jet Cup” s’est déroulée dans quatre catégories: Ski Débutants (Jet à bras pour les débutants : Tours chronométrés), Ski Juniors (Jet à bras pour les moins de 16 ans), Ski Stock (Jet à bras Standard) et Runabout Stock (Jet à selle Standard). “Nautica” vous propose les moments forts de cette belle compétition.

Rediffusion sur 2M Monde:
Mardi 29 juillet à 23h30.

December 6, 2009

Le Cinema Tarfaya… save cinemas in morocco

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 5:12 pm

 

Tarfaya n’est pas seulement le titre du long métrage de Douad Oulad Syad, produit en 2005.C’est également le nom d’une salle de cinéma à Tarfaya dans le sud du Maroc. 

Cette salle a été construite en 1933 et après quinze ans de fermeture, elle s’apprête à revivre de nouveau. C’est du moins le projet de Mrabihrabou Shaibata, le président de l’association des Amis de Tarfaya et fils du second exploitant de cette salle après les Espagnols. Ce dernier a lancé ce chantier de réhabilitation en octobre dernier… 

Le propriétaire s’est adressé à l’association” Sauvons les Salles de Cinémas au Maroc” qui a seulement un an d’existence. “En me renseignant sur internet, je suis tombé sur le site et j’ai constaté que c’était un groupe de jeune ambitieux auxquels je souhaite bien m’allier pour rénover mon cinéma” déclare Mraibiharabou Shaibata. 

Tarik Mounim, le président de l’association s’est dit ravi de ce projet de restauration. « Nous aimerions bien aider ce propriétaire dans cette restauration,mais nous attendons juste de trouver une formule adéquate pour le faire” a-t-il déclaré. 

Mrabihrabou Shaibata veut aller sur les traces de son père, Mohamed Shraibata, le second propriétaire de cette salle. Ce dernier, comme son fils le raconte, avait réussi après l’indépendance du Maroc, plus précisément en 1967, à prendre possession de cette salle.”Il avait adréssé une demande au commandant des Forces armées Royales et ce dernier avait tout de suite accepté que mon père la gère“. C’est ainsi que Mohammed Shaibata est devenu propriétaire du Tarfaya. “A l’époque, les Espagnols avaient décidé de créer un peu de vie et de divertissement pour les soldats et c’est dans cette optique que la salle a été construite”.En ce temps là, les films projetés étaient espagnols et américains. “Les Espagnols n’avaient pas de problème à trouver des films puisque Tarfaya est à 60 km de Fuerteventura.La mission était facile mais mon père, par contre, s’est heurté à plusieurs difficultés, pour l’acquisition des films”. En 1993, cette salle va fermer ses portes après de longues années d’existence. Elle était dans un état délabré et nous étions obligés de la fermer“, confie M.Shaibata. 

Ce dernier reprend le flambeau et suit les traces de son père qui avait de son temps déjà réalisé une première restauration.    

  Extrait de l’articles écrit par Qods Chabâa “Culture et Vous”  publié sur le journal “le Soir”   

 Save Cinemas in Marocco salue cette  belle initiative personnelle et apportera le soutien nécessaire à la réalisation de ce beau projet.

 http://www.savecinemasinmarocco.com/le-cinema-marocain/salle/tarfaya-tarfaya/

December 3, 2009

Il faut sauver la mémoire de l’aéropostale… Ulysse-Mag 1-10-2008

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 10:20 pm

Quand la route se termine, vous êtes arrivé à Tarfaya. Un ami nous avait prévenu. À peine arrêtée, la voiture se couvre d’une fine pellicule de sable. Les rues de cette ville au sud du Maroc, à la lisière du Sahara Occidental, semblent désertes. À babord, le Sahara. À tribord, l’Atlantique. Une atmosphère de Cap Horn du désert, bruyante, sombre, chargée de sel et d’iode. Com­me d’autres voyageurs égarés par certaines proses, nous sommes venus à ce bout du monde à cause d’un mythe. La légende locale veut en effet que le Petit Prince soit né ici en 1927, dans les vagues à l’âme d’Antoine de Saint-Exupéry, chef de station de l’Aéropostale pendant dix-huit mois, lorsque la ville s’appelait Cap Juby. Sadat, notre jeune hôte à Tarfaya, n’insiste pas. Le fondateur de l’association “Les amis de Tarfaya” esquisse un sourire en coin. Tout ce qui peut aider les habitants dans leur combat contre l’oubli de leur ville ensablée est bon à prendre.
Les bâtiments alentour font partie de leur héritage et ils veulent le sauvegarder. Il y a déjà plusieurs années, Sadat et ses amis ont photographié, documenté l’héritage architectural et transmis ces données aux autorités concernées. Depuis, rien ne se passe. Les édifices se délitent, sapés par le vent fou qui mord la pierre. “Tous les bâtiments sont en train de tomber, confie Sadat. Ce qui me choque le plus, c’est l’état de délabrement de la Casa del Mar.” Accessible à pied à marée basse, ce fort Boyard saharien, un comptoir commercial construit à partir de 1876 par l’Anglais Donald Mac Kenzie, a par la suite été utilisé par les Espagnols comme une prison. Depuis leur départ, en 1958, cette architecture, unique dans tout le nord-ouest du continent africain, est offerte aux vents. Pendant cent trente ans, la Casa del Mar a résis­té aux vagues, mais aujourd’hui, elle est éventrée. Les jeunes du village en ont fait leur refuge, leur MJC, où ils se retrouvent entre deux emplois précaires. Soutenu par le préfet, et sous contrat avec les autorités, l’architecte français Rémi Desal­bres et son équipe ont ­réalisé un diagnostic de l’édifice. Leur con­clusion : il faut intervenir tout de suite. “Si les fondations sont en basalte, le parement est en grès. Il faut une action d’urgence pour sauver cet édifice unique”, confie l’architecte.
À la suite de cette première étude, l’équipe bordelaise s’est investie dans deux autres projets pour le lieu. D’abord, une étude de reconversion et de réutilisation du site. “Une fois la structure préservée, il est envisageable de créer un restaurant haut de gamme et quelques suites. Mais il faut laisser le lieu accessible aux jeunes du village, les inclure dans le projet.” Rémi Desalbres souhaite aussi les associer au second volet de son étude : “Nous avons travaillé sur un projet de développement pour Tarfaya, dans son ensemble. Les jeunes pourraient être formés aux métiers de la restauration par les entreprises qui travailleraient sur le projet. Il y a d’autres bâtiments à préserver dans la partie an­cienne de la ville.”
Ainsi sur le même rivage, face aux déferlantes, un fort également construit par l’entrepreneur anglais, puis occupé par des militaires lors du protectorat espagnol, est en piteux état. L’enceinte est aujourd’hui occupée par un contingent de soldats marocains qui n’ont pas forcément d’intérêt pour ce patrimoine. Les fenêtres ouvragées n’ont plus de carreaux, le portail magistral est obstrué par une rangée de parpaings. Sadat, lui aussi, a son projet personnel près du fort : “Je rêve de faire revivre son ancien cinéma ; seule la façade baroque est intacte, mais on peut faire quelque chose avant que tout ne s’écroule.” Il nous emmène à quelques dunes de là, où trône “dar lamia”, la maison où étaient logés cent soldats issus des tribus maures, alliés aux Espagnols. En 1996, un film français l’a utilisé comme décor, le faisant passer pour des hangars de l’Aéropostale. L’équipe de production a peint “Latécoère” sur la façade. “Depuis, les touristes sont persuadés que Saint-Ex y habita”, affirme Sadat. Comme dans notre cas, c’est bien le pilote et son mythe qui motivent la majorité des Occidentaux à faire escale ici. En 1925, la société Latécoère cherche des escales pour permettre l’extension de la ligne Aéropostale de Casablanca vers Dakar, pour que ses avions puissent faire le plein de carburant. Elle s’installe près du fort espagnol de Tarfaya – rebaptisée Villa Bens – et l’utilise comme protection contre les attaques des tribus rebelles.

En 1927, le pilote Antoine de Saint-Exupery est nommé chef de station de l’Aéropostale. Tarfaya s’appelle alors Cap Juby. Plus qu’une mutation, cela ressemble à une punition. Le futur auteur déprime. Son travail consiste à attendre et surveiller des bidons d’essence. Attendre le bruit des moteurs qui le relie au monde. Il partage avec les militaires une rude existence sur une bande de quelques centaines de mètres le long du rivage. Impossible de sortir de cette zone sécurisée sans risquer l’enlèvement ou pire. Entre deux atterrissages des courriers, Saint-Ex entretient une abondante correspondance avec sa mère. En juin 1927, il lui confie : “Ces coulisses du Sahara, ornées de quelques figurants, m’ennuient comme une banlieue sale (…) J’en ai assez de surveiller le Sahara avec la patience d’un garde-voie. Si je ne faisais pas quel­ques courriers sur Casablanca (…), je de­viendrais neurasthénique.”
Quelques rares actions d’éclat le sortent de sa torpeur. Négociant avec les tribus, il s’occupe de la libération de pilotes pris en otages ou monte une expédition pour rapatrier un avion qui a dû se poser, moteur cassé, à trente-cinq kilomètres de Cap Juby. Ce dernier épisode le rendra célèbre sur toute la Ligne, aussi bien que chez les Maures. Pour Sadat, l’Aéropostale est certes un mythe, mais elle représente l’avenir, un lien essentiel avec d’autres cultures. C’est la raison pour laquelle il s’engage dans la sauvegarde d’une côte et d’une ville fantôme, menacées par les appétits de la promotion immobilière et l’abandon. Sans son action et celle de quelques passionnés dont l’architecte Rémi Desalbres, soutenus par la Fondation Pierre-Georges Latécoère, la piste de l’Aéropostale, les vieux bâtiments français et espagnols n’auraient en effet plus que quelques mois à vivre. Ces vigies sont un rempart bien faible contre l’appétit des bulldozers souhaitant enterrer sous des barres de bétons pour touristes la mémoire de l’Aéropostale et de ses pilotes.

Plus de mille visiteurs français en 2007
Sadat est le coordinateur du programme Agenda 21 local, un projet de partenariat entre l’Agence du Sud et l’UN Habitat. Il travaille sur la gestion urbaine et la planification stratégique pour la ville. “Mais ce qui me plaît le plus, c’est mon poste de directeur du musée Saint-Exupéry”. Né de la volonté de Catherine Gay et de son association Mémoire d’Aéropostale, ce pôle culturel ouvre de nouveaux horizons aux jeunes de Tarfaya. À chaque escale de la ligne postale aérienne, en Afrique de l’Ouest comme en Amérique du Sud, l’association installe une exposition permanente. Certaines villes – Toulouse, Barcelone, Casablanca, Tarfaya, Nouadhibou (Port Étienne), Saint-Louis du Sénégal, Montevideo, Buenos Aires – ont même un musée. Parmi ces maisons rafistolées, le musée Saint-Exupéry de Tarfaya est une belle réalisation. Dans une grande pièce, il déroule l’histoire de la Ligne, des reproductions de photographies anciennes, des documents de la “grande époque”, ainsi qu’une bibliothèque. “Les visiteurs sont en majorité français, précise Sadate. Ils sont de plus en plus nombreux : 274 en 2005, 1008 en 2007.”
Après quelques moments passés à deviner sous le sable les maisons enfouies, Sadate propose de rencontrer quelqu’un d’important à Laâyoune (El-Ayoun), dans les Territoires du Sud Maroc – ou le Sahara Occidental, selon l’appellation qu’on veut bien lui donner. Nous nous engageons sur la route utilisée par la Marche Verte, mouvement lancé par Hassan II en 1975 dans le but d’annexer le territoire du Sahara occidental occupé par l’Espagne. Aux yeux des Marocains qui considèrent ces territoires comme historiquement leurs, la démarche n’avait rien d’illégitime.

“Saint-Ax… Saint-Ax… Il est où? Il est mort?”
Passés les campements insalubres de la périphérie, le centre-ville de Laâyoune n’a pas d’égal dans la zone sahelo-saharienne. Il faut se représenter une “Genève du désert”. Des trottoirs impeccables, bril­lants, malgré le vent de sable. Des berlines et des véhicules tout-terrain aux vitres fu­mées. Des rangées de villas imposantes, aux jardins bien paysagés. Une ville vivant au rythme du quartier général de la MINURSO, la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.

Arrivé devant chez Boujemah, Sadat nous confie que nous allons prendre le thé avec le dernier survivant de l’Aéropostale. Affalé sur une natte, le vieil homme serre nos mains, puis glisse son bras sous un coussin. Il fouille, déplie soigneusement une liasse de papiers jaunis. Nous lui demandons la permission d’enregistrer cette rencontre. “Saint-Ax…Saint-Ax, il est où ?… Saint-Ax… Saint-Ax, il est mort ?” À peine avons-nous le temps de nous asseoir à ses côtés que le digne Maure de “99,102 ou 104 ans” – il ne sait plus – pose sur nos genoux sa mémoire. Des photographies de l’époque de la Ligne, sa carte d’identité, ses certificats Latécoère. Pendant deux heures, le silence du thé est ponctué de brefs éclats des années vingt. En anglais, en arabe, en espagnol et en français, Boujemah nous raconte sa vie lorsqu’il était le mécanicien de Saint-Ex dans cette contrée perdue.
Lors du retour, Sadat nous montre au loin d’invisibles frontières, puis nous parle du festival annuel qui réveille la ville pour quelques jours, pour quelques emplois temporaires. La voiture s’arrête devant une statue représentant un Bréguet, l’avion de la Ligne. Elle a été inaugurée à l’occasion d’une escale du Rallye aérien Toulouse-Tarfaya-Saint-Louis qui, depuis 1983, rassemble des pilotes de toute nationalité, suivant sur 10 000 kilomètres le trajet légendaire de l’Aéropostale. Les participants remettent aux habitants des médicaments, du courrier et du matériel scolaire transportés depuis la France. Mais tout cela est éphémère. Les habitants préfèrent miser sur le port, leur espoir. Une fois de plus, le mot “ligne” offre un rêve aux habitants de Tarfaya. Mais cette fois, il s’agit de la ligne maritime Tarfaya-Canarie. Elle représente pour eux la possibilité d’écouler leur pêche, de tisser un lien avec l’Europe, autre que celui des émigrés clandestins. Après des années de négociations et d’études, une digue a été construite qui, selon Rémi Desalbres, “contribue à l’ensablement de la Casa del Mar”. La première traversée directe en ferry a été effectuée en novembre 2007. Depuis, les touristes affluent. Une dynamique se crée. Les jeunes hésitent à monter vers Casablanca ou Agadir pour trouver un emploi qui pourrait être créé dans leur ville d’ici quelques mois. Le syndrome “Essouira-Marrakech”, également au rendez-vous, s’empare de la côte. Les prix des terrains et maisons ont triplé en quelques mois. Des Anglais, Espagnols, Français investissent dans l’immobilier, s’arrachent la moindre dune, et surtout, les quelques maisons an­ciennes encore debout.
Puis la ligne se brise. Le 30 avril 2008, le ferry heurte une bouée de sortie de port. Un touriste espagnol filme la scène, consultable sur YouTube. Sur cette vidéo, on voit deux avions et un hélicoptère des armées marocaines ou espagnoles. Mais en mer, ce sont les fragiles esquifs des pêcheurs de Tarfaya qui viennent se coller contre la coque du ferry pour secourir les 115 passagers. Les images sont surréalistes. Finalement, certains estiment que cet incident va permettre de prendre de réfléchir davantage aux décisions à prendre pour l’avenir.
Aujourd’hui, 70 % de la population vit toujours de la pêche artisanale, mais tous ceux que nous avons rencontrés sont persuadés que ce lieu est “stratégique”. La ville sera un jour raccordée au réseau national. Ses routes ne seront plus recouvertes par le désert en quelques heures. Elle perdra son caractère de bout du monde. L’architecte français évoque la possibilité que le port devienne un important pôle de négoce. “Si tel est le cas, il est possible que les rues de Tarfaya voient passer à flux continus, un ballet de camions.” D’autres pensent que son développement peut s’appuyer sur son histoire avec la France, l’Espagne et le mythe de l’Aéropostale. Sadate prône un tourisme culturel, de qualité, qui préserve la tranquillité du lieu. “Je ne veux pas que Tarfaya soit une nouvelle Costa Brava, dit-il. On nous dit que cela va apporter du travail, mais quel travail ? On ne veut pas des boulots de cireurs de chaussures ou de chauffeurs. Beaucoup préfèrent rester chômeur plutôt que prendre un emploi dans un bâtiment en béton qui tue  l’histoire du village.”

Rémi Desalbres et son équipe ont présenté leurs projets de développement pour la ville devant un parterre d’invités tous conquis par leur foi dans l’avenir de l’escale mythique. Depuis, rien. Ni promesse d’une nouvelle vie pour la Casa del Mar, ni règlement du contrat de l’agence bordelaise. Malgré le soutien de nombreuses personnalités et de la population, les trésors de Tarfaya s’effritent. Mais le voyageur lettré, en parcourant quelques mètres dans les dunes, pourra toujours ressentir le vent sablé lui polir le visage, respirer l’atmosphère dans laquelle le père du petit Prince a médité pendant des mois, prisonnier volontaire entre Atlantique et Sahara.    

http://www.ulyssemag.com/article/2008/10/01/il-faut-sauver-la-memoire-de-l-aeropostale-0 

Reportage. Tarfaya, l’ex de Saint Ex… 2008

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 9:14 pm
Par Hassan Hamdani, envoyé spécial
 
(YASSINE OMRI)

Le fantôme de l’aviateur Saint Exupéry plane sur Tarfaya. L’auteur du Petit Prince a joué les filles de l’air, laissant la ville clouée au sol, les yeux rivés au ciel.

Trois gamins escaladent un avion à la dimension d’un jouet, s’accrochant aux ailes pour tromper l’ennui d’un dimanche brumeux à Tarfaya. “C’est un gosse qui l’a construit !”, s’exclame l’un d’entre eux. La vérité sort de la bouche des enfants. Ou presque. Posé sur la plage, le monument miniature est dédié à l’écrivain Antoine de Saint Exupéry, le père de l’un des plus célèbres bambins de fiction au monde : Le

Petit Prince. Agrippés à un morceau de fer rouillé par les embruns marins, les enfants de Tarfaya manquent de respect au mythe, en toute naïveté. Ils ignorent que le personnage du renard, ami du Petit Prince, c’est le fennec apprivoisé par Saint Ex durant son séjour à Tarfaya à la fin des années 20. La ville n’existe pas à l’époque. Et l’endroit s’appelle Cap Juby. Un simple point de ravitaillement de l’Aéropostale, compagnie où des pionniers de l’aviation acheminent au péril de leur vie le courrier de Toulouse à Saint-Louis du Sénégal. Antoine de Saint Exupéry est l’un de ces aviateurs. Pilote déjà et écrivain en devenir, il est nommé à Cap Juby en tant que chef d’escale de la compagnie. C’est là, écrit-il, qu’il s’est réveillé un jour de 1927 “dans cette étendue blonde où le vent a marqué sa houle comme sur la mer”. Ce paysage, resté immuable, a séduit le réalisateur Daoud Aoulad Syad, amateur de no man’s lands, qui y a posé ses caméras pour son film Tarfaya. Du sable à perte de vue, éternel tel une carte postale littéraire écrite par Saint Ex. À peine écornée par l’essor de Cap Juby, spot mythique de l’histoire de l’aviation, devenu une bourgade morne de 5600 habitants. “Tarfaya vit l’histoire à reculons. La ville, qui était une préfecture, a été rétrogradée au rang de bachaouia”, regrette Sidi Othman Eddana, vice-président des Amis de Tarfaya, association qui espère redonner son lustre au lieu.

À l’ombre du Petit Prince
Mais la langue administrative se moque bien des légendes. Docile et non contestée, Tarfaya a rejoint le giron du Maroc en 1958 sans anicroche, pour être ensuite délaissée au profit de Laâyoune, distante de 100 kilomètres et objet de toutes les attentions des autorités. Tarfaya est depuis scotchée sur la route, en panne sèche, oasis facultative pour les touristes en direction de Dakhla. Végétative comme une ville de garnison. Un militaire en faction chasse des intrus qui ont franchi la frontière de plots en béton protégeant la caserne de la ville. “Cela arrive souvent avec les touristes égarés”, signale, distrait un sous-officier de la place. Sinon, R.A.S. en langage militaire.

Saint Exupéry, lui, n’a pas eu droit à cette paix royale. C’est l’aventure qu’il était venu chercher à Cap Juby à la fin des années 20, avant qu’elle ne disparaisse à jamais sous les décombres de la dernière guerre romantique, celle de 1936 en Espagne. Insomniaque, Saint Ex rédige Courrier Sud dans sa baraque au pied des murs protecteurs de la caserne espagnole, bercé par les “alerta sentinela” répétés de quart d’heure en quart d’heure aux tours d’angle de la garnison. “J’ai passé des nuits en dissidence”, écrit-il, chargé de négocier avec les tribus locales la rançon des aviateurs de l’Aéropostale échoués en territoire ennemi. Cet art de la diplomatie sévit toujours dans le désert, mais l’argent des otages tombés du ciel a été remplacé par les espèces sonnantes et trébuchantes du Maroc. “En distribuant des emplois fictifs, l’Etat a créé une génération de rentiers, mais n’a pas réglé le problème du chômage des jeunes”, se plaint un acteur associatif local, qui avait séjourné en prison de 1975 à 1977, soupçonné d’être un partisan du Polisario. Cette “dissidence” ne serait plus à la mode à Tarfaya. “Ici, 90% de la population est au chômage, déplore Sidi Othman Eddana. Les jeunes réclament surtout un travail. Comme ils n’en trouvent pas, ils fuient la ville”. Et le spleen du désert qui, avant eux, avait frappé Saint Ex : “Ces coulisses du Sahara, ornées de quelques figurants, m’ennuient comme une banlieue sale”, écrit-il à sa mère en 1927.

Dessine-moi un touriste
L’artère principale de la ville, l’une des seules rues goudronnées, est déserte, à l’exception de rares clients attablés dans les cafés qui la jalonnent. Tout Tarfaya déambule sur le front de mer, où se tient le premier festival consacré à Saint Exupéry : les Nuits musicales de Cap Juby. C’est le dernier acte en date vers une réhabilitation de la mémoire de l’Aéropostale, initiée avec l’ouverture d’un musée dédié à l’écrivain-aviateur en 2004. L’hommage se tient sous des cieux très cléments : “Sous le haut patronage de SAR Moulay El Hassan (ndlr : une première), car Antoine de Saint Exupéry est l’auteur du Petit Prince”, justifie Sadat Chaïba, juché sur la scène en avant-propos du concert de l’Orchestre philharmonique du Maroc. L’homme est devenu le représentant, à Tarfaya, de la Fondation Latécoère, ancêtre de l’Aéropostale, après avoir été l’un des nombreux diplômés chômeurs de la ville. Sadat Chaïba a su rebondir sur l’impact du Petit Prince, dont un million d’exemplaires sont vendus chaque année, mais aussi sur l’aura de l’Aéropostale, entretenue à travers le monde par de nombreux passionnés d’aviation. Les autorités lui ont emboîté le pas en faisant “coïncider” les Nuits musicales de Cap Juby avec l’arrivée du Rallye aérien Toulouse – Saint-Louis du Sénégal, un hommage à l’Aéropostale qui fait chaque année étape à Tarfaya. Dans les bagages du rallye, Olivier Dagay, petit-neveu de Saint Exupéry et responsable de la succession de l’écrivain : “Nous allons créer une association des amis de la ville pour réunir des fonds et rassembler des compétences, afin d’aider tout projet de développement dans la région”, annonce-t-il tel un lobbyiste. “Nous espérons développer le tourisme grâce à la ligne maritime qui ouvrira courant octobre entre Tarfaya et les Iles Canaries, précise Mahjouba Zoubeïr, membre de l’organisation du Festival. Ce sera un tourisme authentique, bâti sur le séjour en bivouac”. De toute manière, il ne peut en être autrement : Tarfaya ne compte aucun hôtel. Après les airs, l’ex-Cap Juby compte tout de même beaucoup sur ce salut par la mer…

 


Marche verte. Un kilomètre à pied, ça use…

Comme toutes les villes marocaines, Tarfaya a son boulevard Al Massira Al Khadra. Sauf qu’ici, ce n’est pas le résultat d’un manque d’imagination de l’administration. Le nom se justifie, Tarfaya étant la ville starting-blocks de la Marche verte. Même si beaucoup des 350 000 participants n’ont jamais fait la première foulée, si ce n’est les cent pas sur la plage où ils logeaient sous des tentes. “La majorité était encore coincée à Tarfaya quand le signal de fin de la Marche a été donné”, se souvient cet habitant de la ville. “Des marcheurs voyaient la mer pour la première fois. Certains s’y sont même noyés”, ajoute Yara Hamdi, artisan local, quinze ans au moment des faits. Ce dernier rêve d’une commémoration spectaculaire pour marquer “cet évènement d’envergure internationale”. Ce serait pour lui une chance de “fourguer” sa reproduction en argent d’un monument de la ville, oeuvre qu’il n’a pas réussi à vendre malgré le battage fait autour du Festival de Tarfaya. L’idée d’un évènement médiatique autour de la Marche verte semble d’ailleurs se préciser du côté de la wilaya de Laâyoune. Les festivités seront sans doute grandioses, vu le zèle qui entoure le symbole. En tout cas plus que l’exposition photo en marge des Nuits musicales de Cap Juby. Des clichés de mauvaise qualité, vus et revus et, surtout, dénichés sur google.com

December 2, 2009

Tarfaya Elsewhere… thoughts on travelling… by marcello di cintio

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Thursday, May 1, 2008

The South, under Surveillance

I am being followed.

At least I was. I found out when I was sitting in a small cafe in Tarfaya eating grilled sardines. Sadat, the man who I came to Tarfaya to meet, came up to my table. “I got three phone calls today about you,” he said. “You are the centre of attention. Let’s go somewhere else and talk.” He brought me to a little cafe run by an old man with hair like white lamb’s wool and a cement mixer voice. The authorities had told Sadat that I had met with a known activist when I was in Laayoune and that they wanted to know who I was and what I was up to. Sadat told them that I was a student and was his guest. He also advised me to leave the hotel and move in to his place where I would be left alone.

I had not met with anyone in Laayoune, but I did meet with an activist in Smara, the town where I started my visit to the ‘occupied zone.’ I wanted to go to Smara because I had heard so much about the place when I was in the camps. In fact, one of the camps is named for Smara. Smara is also the closest city the ‘the Wall.’ I figured a visit here, to the other side, would be a poetic echo to the place I’d seen in the Algerian desert.

Smara is a beautiful city, with a surprising vibrancy to it considering its location far from anything but an oppressive heat. The nights are especially active with the streets filled with shoppers and walkers, and the cafes jammed with men watching European soccer on satellite television. After being a tourist in the ‘north’, it was refreshing to be among regular people whose welcomes were not edged with commerce.

I had one o my best meals in a while in Smara. On a street filled with meat shops, a butchers hacked off a few bits of lamb for me, slapped them into a plastic bag, and pointed to the grill next door. I handed my meat to the man standing over the coals. He grilled my meat alongside some tomatoes and onions, sprinkled the lot with salt and cumin, and dropped it in front of me with a round of fresh bread. Some days I pity the poor vegetarian.

The activist in Smara didn’t tell me much that I didn’t already know about the Saharawi situation. He, like the rest, still hope for Saharawi independance in the face of increasing odds against it. It is likely that my meeting with him in Smara was the reason for my being followed by the authorities.

They must have followed me to Laayoune, the ‘capital’ city of the south. Laayoune is a strange place. The only neighborhood that is more than 30 years old is in ruins. The central square is called Canary Plaza but has none of the lightness and whimsy that the name implies. Instead it is filled with rubble and trash and a few trees that scarcely have the motivation to grow leaves. The surrounding homes are falling apart, and marked with cracks and lesions. This is the old Saharawi neighborhood.

The rest of the city, though, is new and prosperous. A beautiful new mosque boasts carved plaster and stained glass. It sits on a city square made of spotless tile. The new soccer stadium grows real grass – a near miracle in the desert. The wealth here is inorganic, built of subsidies and tax exemptions, but manufatured prosperity is still prosperity, and the citizens are enjoying a sort of boom that doesn’t exist elsewhere in the country.

For all of this, it is an ugly city. I remember speaking to some young women in the camps. They had been born in the camps and had never seen Laayoune, but they were sure the place was beautiful. In the imagination of a refugee, home, wherever it is, must be a beautiul place. Why else fight to return there?

From Laayoune I went to the fishing town of Tarfaya. The place is just north of the disputed territory, but is was here that the Green March of 1975 set off to claim the Western Sahara for Morocco. It is also the place where tea was first introduced to the people of the desert by a British trader passing through on his way home from India. The fortress he built still stands in the surf a few metres from the dune-curved beach. I came to meet Sadat, a kind man who is the only Saharawi I met who doesn’t believe that independance is a realistic goal for the Saharawis. He is a community development worker who focuses on keeping Saharawi culture alive, but he is not convinced that a sovereign Saharawi state is an attainable goal. It was valuable for me, and for the book, to gain this differing view.

I stayed in Tarfaya for a few days, a guest of Sadat and under the eyes of what ever authorities followed me this far. I was rattled by the news that I was being monitored. Everybody warned me that this would happen, but just the thought of men in uniform in different cities calling each other and talking about ‘that Canadian’ burns a hollow in my chest. I wasn’t afraid. I’d broken no laws and gave them no reason to arrest me. Still, the whole episode made me feel uneasy.

I am in Rabat now, en route to the far north where I will begin the second part of the research for the Walls book. I am far from disputed lands and I doubt the officials still care about me. Still, I can’t help but look behind me every so often just to see if I’ve seen any of those faces before.

http://marcellodicintio.blogspot.com/2008/05/south-under-surveillance.html

December 1, 2009

Dans les sables de Tarfaya, l’empreinte du « Petit Prince » … date de publication : La-Croix vendredi 20/01/2006

Filed under: Uncategorized — tarfaya @ 11:19 pm

FICATIER Julia Aux portes du désert marocain, Antoine de Saint-Exupéry est toujours présent. Tarfaya (Maroc), reportage de notre envoyée spéciale.

«Une fois vue, Tarfaya, cité endormie, perdue au bord de l’Atlantique, à l’extrémité sud du Maroc, ne peut être oubliée. » Clamer ainsi son amour pour sa petite bourgade, c’est pour Shaibata, la trentaine, réveiller sa beauté, ses charmes inattendus et peu connus. Le jeune homme a raison : dès l’arrivée à Tarfaya par un jour de tempête de sable, colorant la ville et la large plage qui la borde d’un halo doré, on va, ému, de découverte en découverte.

Ainsi surgit au bout de la plage une superbe maison de pierre inattendue, sorte de petit château aux murs crénelés, battu par les brisants, légèrement en ruines, la Casamar, contraction sans doute des mots espagnols « casa del mar », que l’on peut rejoindre à pied, à marée basse. Elle a été construite par un riche commerçant britannique… en 1888 ! La date, bien visible, est gravée sur la façade. Peu importe que Shaibata, surnommé « Sadat », ne sache pas si « l’Anglais », quelque peu aventurier, avait ses propres bateaux ou s’il vendait ses marchandises aux navires de passage, la gomme, le sel, les peaux de chèvre, achetées aux tribus maures !

Marchant sur le sable, on se met à rêver à ces temps lointains qui nous ramènent deux cents ans en arrière, à ceux, plus récents, du siècle dernier. Car, intrigué par la bâtisse, on heurte sans le voir un petit monument en tôle verte, dédié à la mémoire de l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry qui fut d’abord l’un des premiers pilotes de l’Aéropostale à transporter entre les deux guerres le courrier de Toulouse à Dakar en faisant escale à Tarfaya. Qui se souvient que Saint-Ex s’est fait tirer dessus par des nomades, des Maures insoumis, dit-on, et qu’il a été contraint d’atterrir en catastrophe ici, sur cette plage ? Il a même été fait prisonnier quelques jours.

La mémoire revient grâce à quelques enfants, curieux, qui dans un français mélangé d’arabe vous disent : « Tarfaya, tu ne sais pas toi, mais c’est Cap Juby. La ville s’appelait comme ça autrefois ! » Cap Juby, bien sûr ! Halte obligée pour Saint-Exupéry qui y est resté dix-huit mois en tant que chef d’escale. Il y négociera avec les tribus maures les libérations de ses copains pilotes, prisonniers de ces mêmes Maures.

Ces enfants sont-ils les descendants du « Petit Prince » imaginé ici, dans ce désert, dont la maison se trouvait sur l’astéroïde B612 ? Un chiffre-souvenir de son avion qui portait le code A612… Ici, en cette terre oubliée, Saint-Exupéry a eu tout le temps pour écrire son livre le plus célèbre Courrier Sud et « filer le soir chez l’épicier Moron qui vendait du vin, y prendre un verre avec le grand Mermoz. C’est à Tarfaya qu’est née l’amitié entre les deux hommes ». L’histoire est rappelée par Sadat qui vous emmène devant l’épicerie transformée depuis longtemps en une demeure privée, dont la porte aussi haute que la maison est peinte en un bleu presque fluo.

Sadat s’est transformé tout d’un coup en conteur. De l’avis de Mohammed, l’un des jeunes de la ville, « il est l’homme qui sait tout. C’est notre mémoire ». Et Sadat de faire revivre Cap Juby, longtemps aux mains des Espagnols. Il y a l’ancien fort espagnol aux faux airs d’Alhambra de Grenade miniature, repris aujourd’hui par l’armée marocaine. Il fait une confidence à voix basse : « Vous savez, raconte-t-il, il y avait, collée au fort, à côté de l’Église, une petite chapelle dédiée à la Sainte Vierge où les militaires espagnols et les marins venaient prier. Malheureusement elle a été détruite », se désole-t-il.

Et même s’il est fier que Tarfaya ait depuis dix-huit mois à peine son petit musée – dont il s’occupe aussi – créé de toutes pièces par l’association française Mémoire d’Aéropostale (lire ci-contre), en hommage aux pionniers de l’aviation française et surtout à Saint-Exupéry dont on voit les photos partout à l’intérieur, Sadat regrette « les jardins à l’espagnole qu’il y avait autrefois à son emplacement » dont il ne sait toujours pas pourquoi ils ont été détruits par les militaires marocains.

Jouxtant le petit musée, se trouve une salle de cinéma et son bar mitoyen, presqu’en ruine, où l’on aperçoit encore quelques lambeaux de vieilles affiches du cinéma construit en 1937 par les Espagnols, fermée à plusieurs reprises, totalement abandonnée depuis 1993… Ce cinéma appartient à la famille de Sadat. Il y est venu aujourd’hui avec un Français de Marrakech, Gonzague de Fontenay, architecte-décorateur, sous le charme de cette ville « hors du temps » et qui rêve d’y créer un cinéma en plein air. Pour Sadat, voilà la preuve que sa « chère Tarfaya va revivre. Elle ne peut mourir, son nom vient en arabe de “Tarfa”, un arbuste résistant que l’on trouve dans le désert ».

JULIA FICATIER

Le souvenir des pilotes de l’Aéropostale

Installer des musées à chaque escale mythique de la première ligne postale aérienne créée à partir de Toulouse par le pilote Pierre-Georges Latécoère, cela a été le grand rêve de l’association française « Mémoire d’Aéropostale ». Cinq musées ont déjà été inaugurés, réunissant chacun des expositions de grande qualité : à l’aéroport de Toulouse-Blagnac ; à Tarfaya (ex-Cap Juby, lire ci-contre) et Rabat au Maroc ; à Nouadhibou (ex-Port-Étienne) en Mauritanie ; et à Saint-Louis (Sénégal). Ce projet va se poursuivre à Oran et en Amérique du Sud : Rio de Janeiro, Montevideo, Buenos-Aires et Santiago du Chili.

Julia Ficatier

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